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Wushu moderne

Le Wushu que l’on appelle « moderne » est apparu au début du vingtième siècle, mais il s’est principalement développé après la création de la République Populaire de Chine et l’organisation des structures fédérales .

Jusqu’au XIXème siècle, le Wushu avait pour fonction première de véhiculer un savoir-faire et des techniques guerrières. Au XXème siècle, entre une société plus civilisée et un usage généralisé des armes à feu dans l’armée,
la place de cette pratique devenait moins évidente. Le Wushu est alors décliné en une version sportive que l’on dira « moderne ».

Bien que contrariant les puristes, celle-ci reste imprégnée de tradition et elle conserve un grand nombre de concepts provenant des styles anciens. Elle en assure leur conservation partielle en entrant, par exemple, au programme des écoles et universités chinoises.

Durant les années 50, le gouvernement communiste, attaché à la popularisation des activités sportives, décida de réaliser des séries d’enchainements simplifiés, à l’attention des masses.

A l’inverse, la révolution culturelle fut désastreuse pour les styles anciens comme pour l’ensemble des arts traditionnels chinois.

Le contexte historique, politique et sociétal du XXème siècle est donc à l’origine de cette forme de Wushu et de son développement.

La caractéristique principale du Wushu moderne est de dissocier les enchainements et le combat.
L’optique sportive tend à privilégier la performance des athlètes et leur spécialisation. On distingue donc deux enseignements, celui des enchainements (套路 « Taolu ») et celui du combat (散打 « Sanda »),
qui n’ont en commun que leurs origines.
En effet, dans le Wushu moderne il n’existe plus d’interaction entre ces deux pratiques. Dans les formes anciennes,
l’apprentissage des enchainements servait à intégrer des techniques, ensuite répétées avec partenaires, puis mise en pratique au combat. Dans le Wushu moderne ce schéma ne s’applique plus.
Le travail des Taolu s’axe sur l’attitude, l’esthétique, les compétences gymniques et la dynamique.
Les pratiquants se doivent de respecter les principes fondamentaux des styles de Wushu anciens dont les enchainements sont issus mais pas l’applicabilité martiale des techniques.

Kung fu traditionnel

Au cours de son expansion à travers les siècles, le kung fu s’est différencié en un grand nombre de styles et d’écoles, que l’on peut classer :

  • selon la zone géographique à l’intérieur de laquelle est pratiquée une méthode, en style du nord et styles du sud
  • selon le type de force employée, en styles durs, styles souples et styles souples-durs
  • selon le type de travail physique ou mental, en styles externes et styles internes

Styles du nord et du sud

Chaque style reflète les caractéristiques géographiques de l’endroit où il est pratiqué, les raisons sociales et culturelles autour desquelles il s’est développé et les caractéristiques physiques des pratiquants.
Au nord, où la température est plus rigoureuse et où les populations sont plus robustes, l’emploi des talons et de la lutte s’est majoritairement imposé.
Au sud, où le climat est chaud et humide et où les gens sont plus petits et plus légers, la lutte ne s’est pas ancrée dans les traditions, alors que des techniques très sophistiquées, que l’on peut pratiquer avec les membres supérieurs, se sont développées.
En général, les styles du nord privilégient des mouvements plus longs et un jeu de jambe plus rapide, tandis que les styles du sud se caractérisent par des postures plus statiques et par de puissantes techniques de bras.

Styles souples et durs

Les styles souples sont caractérisés par des mouvements fluides, déliés, sans contraction ni forçage excessif. Ils préfèrent s’adapter aux mouvements de l’adversaire plutôt qu’opposer la force à la force.
La boxe de l’homme saoul, le taiji quan, le liuhe bafa, le bagua zhang, le tongbi quan et le yongchun quan (wing chun en cantonais) sont des styles typiquement doux.
Les styles durs ont des mouvements vigoureux et soumettent les muscles à un gros effort. En général, ils préfèrent utiliser la force explosive et la puissance pour soumettre l’adversaire. De nombreux styles du sud entrent dans cette catégorie, tels que le hung jia (hung gar), le cai jia et le li jia, qui forment le cai li fo quan, ou choi li fut.
Enfin, il existe des styles souples-durs, qui font appel à la puissance dure ou à la puissance souple selon les cas : appartiennent à cette catégorie de nombreux styles du nord, tels que le fanzi quan, le pi gua quan, le tanglang quan et le he quan du sud.

Styles externes et internes

Les styles externes mettent l’accent sur l’entraînement du physique et des qualités athlétiques, utilisant principalement la puissance musculaire et la rapidité ; pour cette raison, ils sont donc plus adaptés aux jeunes.
Les styles internes mettent l’accent sur le travail intérieur, sur le qi, ou l’énergie interne, et sur l’usage des tendons plutôt que des muscles. L’emploi de la force est plus délicat, c’est pourquoi les styles internes conviennent mieux aux adultes et aux personnes âgées.

Sanda / Sanshou

Initialement intitulé “sanshou”, cet art de combat avait une forte empreinte de close combat.

C’est sous la tutelle des cadres soviétiques que les Chinois finirent par créer des méthodes d’entraînement similaires au combat rapproché (close combat).
Il semblerait que ce soit à cause de leur manque de technologies modernes que les Chinois aient mis en œuvre un programme de formation beaucoup plus important que celui des Soviétiques.

Grâce aux bases des arts martiaux chinois existants, les instructeurs militaires de l’académie militaire de Huangpu créèrent ainsi le sanshou.

Pour la partie non-sportive, on autorise davantage de techniques et de frappes. Les Chinois codifièrent donc le sanshou sous ces 4 catégories :

  • Da (Percussions) : poing, paume, coude, doigts, tête.
  • Tui (Shooter) : Coups de pied, genou, balayage.
  • Shuai (Projections) : Lutte, projections, amenées au sol.
  • Na (Saisies) : Saisies, clés, soumissions.

Il existe actuellement deux formes de compétitions:

Traditionnelle

La tenue ressemble à celle de l’entraînement : pantalon et veste assortis de la coquille, de protèges tibias et de gants spéciaux. Les frappes au visage avec les poings sont interdites, seuls les coups de pieds y sont autorisés.
Le K.O. donne la victoire immédiate au combattant.

Sanda

Les attaques de poing au visage ainsi que les prises de lutte sont autorisées.
Les compétiteurs ressemblent à des boxeurs, avec short, casque, gants et plastron.

On peut donc observer que la variété des techniques est vaste et que l’implication du kung fu wushu en est pour quelque chose.
Cela fait du sanda une discipline variée et très intéressante, car elle combine l’aspect sport de combat et art martial d’autodéfense.
Le Sanda est une forme de combat libre; on peut aussi le qualifier de Kung-fu sportif ou de sport de combat ; par opposition au kung-fu traditionnel qui est un art martial.
Le Sanda se caractérise par l’utilisation des poings, de jambes et des projections.
Dans les années 70, le gouvernement chinois commence à promouvoir le Sanda pour mettre fin aux combats sans catégorie de poids et autorisant presque tous les coups,
qui sont organisés dans les villes et les villages. Ces combats se gagnaient par K.O. ou par abandon. Les premiers tournois prennent leur essor dans les années 80.

Wing Chun

D’après diverses sources, ce sont principalement deux femmes qui sont à l’origine de cette boxe. L’une, Ng Mui, une nonne du temple de Shaolin, et l’autre, Yim Wing Chun, une jeune villageoise du sud de la Chine. Au XVIIème siècle (Dynastie Ching), les Mandchous envahissaient la Chine.

Ils poursuivaient et persécutaient toute personne pouvant se réunir pour s’entraîner et se rebeller contre eux. C’est dans un temple Shaolin que s’entraînait Ng Mui. Craignant ces lieux pour lesquels les fables racontent que des hommes y acquièrent des forces et pouvoirs ‘surnaturels’, les envahisseurs firent brûler plusieurs de ces temples et poursuivirent leurs occupants pour les exécuter. Cinq de ces moines eurent la chance de s’échapper. Et parmis eux, Ng Mui. Le style fut créé par Ng Mui. Après avoir observé un combat opposant une grue à un serpent, elle élabora de nouvelles techniques qu’elle associa à celles de Shaolin pour créer un nouveau style, plus souple et plus fluide qu’elle nomma “Boxe du Serpent et de la Grue”.

C’est en prenant un chemin pour aller au village voisin que Ng Mui fit la rencontre de Yim Wing chun. Malheureusement, la beauté de la jeune Yim attira l’attention d’un bandit qui la harcela afin de la forcer à se marier avec lui, vu son refus, il devint de plus en plus agressif envers son père et elle.

Un beau jour, Ng Mui se rendit compte de la gravité de la situation et proposa de prendre la jeune fille sous sa tutelle et lui apprendre tout son art… Yim Wing chun put, grâce à sa pratique, se faire respecter et finalement se maria avec celui qu’elle aimait , Leung Bo Cho. L’homme envers qui elle transmit à son tour tout son savoir. Et c’est ainsi que de génération en génération, nous arrivons à la branche la plus célèbre du Ving Tsun.

Tai Chi Chuan

Le tai-chi-chuan, littéralement : « boxe du faîte suprême ») est, selon comment il est pratiqué, à la fois une gymnastique de santé, un art martial chinois, dit « interne » (neijia), d’inspiration taoïste, et une voie spirituelle.

​Les sinogrammes du tai-chi-chuan sont composés des éléments taiji 太極, « faîte suprême », et quan 拳, « poing, boxe » et traduits littéralement par « boxe du faîte suprême »,

ou « boxe avec l’ombre », car l’observateur a l’impression que le pratiquant lutte contre une ombre. Une autre traduction courante est « la boxe de l’éternelle jeunesse », le faîte suprême pouvant être traduit moins littéralement par « immortalité » ; but suprême de l’alchimie taoïste, où l’homme est un intermédiaire entre Ciel et Terre.

L’objectif du tai-chi est d’affiner son énergie vitale (le chi) et ainsi « d’ouvrir sa conscience à une dimension supérieure ».

​Les mouvements ont à la fois une application martiale (esquives, parades, frappes, saisies…) et énergétique. Ils auraient été créés et développés par des guerriers taoïstes ou des moines médecins. Le tai-chi-chuan se pratique à mains nues mais est associé à des arts utilisant des armes (éventail, épée, sabre, lance…).

Tuishou

Le tuishou (chinois : 推手 ; pinyin : tuī shǒu ; Wade : t’ui shou ; litt. « main poussante »), souvent traduit en poussée des mains, est un exercice à deux prisé par les pratiquants de taijiquan. Il est le complément indispensable à l’apprentissage des enchaînements à mains nues et prépare également au combat sans règles.

Principes

L’un des principaux objectifs du tuishou est de développer « l’écoute » entre partenaires (ting jing), de comprendre les forces que chacun exerce (dong jing), et de les transformer à son propre avantage (hua jing). L’expert devient finalement capable de renverser un adversaire plus lourd que lui, conformément au dicton : « quatre onces gouvernent mille livres (si liang bo qian jin) ». En pratique, une condition nécessaire est de maintenir un contact fin entre les bras (mais aussi les genoux) des partenaires sans que celui-ci soit rompu lors des déplacements (zhan nian lian sui).

La pratique du tuishou peut être codifiée, à pieds fixes ou mobiles, dans le but d’exprimer de façon plus ou moins manifeste les huit portes (ba men) du taiji quan : parer peng (掤), tirer lu (捋), presser ji (挤), appuyer an (按), cueillir cai (采), séparer lie (挒), donner un coup de coude zhou (肘), heurter kao (靠). Les partenaires se font alors face, les pieds avant séparés de quelques centimètres, les mains contrôlant coudes et poignets. Mais le tuishou peut aussi s’exercer plus librement, à la manière d’une lutte debout, les partenaires adoptant des règles convenues à l’avance.

Compétition

Il existe des compétitions de tuishou où le but est de pousser, tirer, mettre à terre, ou expulser l’adversaire hors du cercle de combat.
Les participants au tournoi sont répartis selon des catégories de poids. Par exemple, les règlements de la Fédération Européenne de KungFu Wushu (WKFE) adoptent les catégories suivantes pour les hommes :

  • Catégorie 48 kg (≤ 48 kg)
  • Catégorie 52 kg (> 48 kg-≤ 52 kg)
  • Catégorie 56 kg (> 52 kg-≤ 56 kg)
  • Catégorie 60 kg (> 56 kg-≤ 60 kg)
  • Catégorie 65 kg (> 60 kg-≤ 65 kg)
  • Catégorie 70 kg (> 65 kg-≤ 70 kg)
  • Catégorie 75 kg (> 70 kg-≤ 75 kg)
  • Catégorie 80 kg (> 75 kg-≤ 80 kg)
  • Catégorie 85 kg (> 80 kg-≤ 85 kg)
  • Catégorie plus de 85 kg (> 85 kg)

Les arbitres sanctionnent par ailleurs l’utilisation de la force brute, les pertes de contact, les saisies, les percussions, les clés, les balayages et autres techniques de jambes.
Il faut noter que les règlements sont plus libres en Chine, où balayages et utilisation des coudes et épaules sont notamment autorisés.